DANGER D’EXILLUSION L’ILLUSION RESISTANTE
Variations dysharmoniques
Exposé à La criée à Reims le 28 avril 2016
Installé devant mon ordinateur, je me répète comme une mécanique ce jeu de mot à valeur de néologisme, l’exillusion. Ex, ce qui n’est plus, et exil, ce qui est ailleurs. Ecrire, oui mais quoi ? Ma pensée ne se détache pas de ce vendredi treize novembre. Jour de chance, dit-on. La radio diffusait je ne sais quelle musique en sourdine. Je me souviens qu’elle s’était arrêtée pour annoncer, peu importe dans quel ordre, le massacre dans la rue, au Grand Stade, au Bataclan, à l’Hyper cacher. Le nombre de victimes était toujours donné à titre provisoire. On aurait dit un jeu de hasard. Qui va gagner ? Assez vite en moi, ces massacres se sont constitués en un seul, un seul bloc quasiment à l’image d’un Réel. Or le Réel est sans imagination, sans désir et sans illusion, il ne nous en laisse aucune.
En cette fin de journée, mes doigts restent immobiles au -dessus des touches. Ils sont raides de silence, ils se refusent à écrire. La pensée ne s’organise pas, elle est contrariée par des mots épares, parfois incomplets, impuissants devant ceux des journalistes, gâchés par des images hétéroclites qui ne chassent pas celles, répétitives, glanées à la TV.
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Danger d exillusion