Pierre Boismenu
À propos de l’ouvrage
de Christian Fierens
Le principe de jouissance
Critique de la raison pratique (Kant)
Kant avec Sade (Lacan)
paru en 2020
EME éditions
Intervention au colloque de Bruxelles du 28 novembre 2020
Apeiron, le principe
Il y aurait beaucoup à dire à partir du livre de Christian et en particulier de sa traversée dans ce satané écrit de Lacan qu’est Kant avec Sade. Mais selon la recommandation qu’il nous a faite que « les interventions visent un point crucial, précis, propice au questionnement », je m’en tiendrai à questionner le seul « principe de jouissance », ce très court syntagme de deux mots mais qui donne le titre au livre et en tire le fil du texte, sinon la ou les cordes qui s’y tressent pas à pas. Fil qui s’entortille en effet au gré des chicanes dont est fait ce labyrinthe conçu par Lacan et hanté par Sade, mais dont on peut peut-être tenir dans l’après coup les deux bouts :
au départ, p7 : « … le plaisir et la jouissance… ne peuvent donc s’approcher que comme principes et non concepts… » ; et dernière page, 274, antépénultième paragraphe : « Le vrai principe de la moralité et de l’inconscient n’est pas un principe sinon d’échapper à tout principe prédéterminé… un nouveau principe ».
Court-circuiter ainsi un peu cavalièrement 270 pages fait apparaitre, qu’en même temps que le principe moral kantien est détourné en principe éthique orientant l’analyse, s’opère un retournement du principe même sur lui-même, une sorte de torsion réflexive du principe de principe en son paradoxe d’un principe-qui-n’est-pas-un-principe-mais-quand-même.
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À propos du Pincipe de jouissance de Chrisatian Fierens