Par quel chemin , quel lien ? je m’ engage au cours du premier semestre 2016 dans l’ élaboration , puis la création d’ un lieu » d’ accueil et d’ écoute » avec les éducateurs du foyer Adoma – Les Verriers ? , ayant simplement dit à Mireille Faivre ma disponibilité pour cette aventure – pas sans lien avec ma propre aventure de vie et aventure d’ analyste
Au cours du premier semestre 2016 , deux éducateurs ayant participé au travail mis en place à Pouilly avec Mireille Faivre et Odette Puechavy sont orientés vers le foyer ADOMA – les Verriers – ils font part à la direction de leur souhait :proposer la présence d’ un analyste assurant un temps « d’ accueil et d’ écoute » un temps ouvert à chaque demandeur d’ asile qui le souhaite . La direction accepte ( une convention avec Adoma est établie ) : la mise au travail a trouvé place dans le partenariat avec les équipes de deux foyers :Adoma Maladière et Adoma Verriers ; j’ ai rencontré les équipes de professionnels –travailleurs sociaux- éducateurs – qui , tous faisaient le constat de la grande souffrance psychique ressentie par une partie des personnes accueillies et de la difficile adaptation, —- du fait de la surcharge des demandes—– des services de santé pour assurer une prise en charge spécifique . le dispositif est simple : chaque mardi après –midi , 4 accueils voire 5 ( urgence pour un nouvel arrivant ) La première rencontre est proposée par le référent du demandeur d’ asile , qui repère le mal être et le désir de parler d’ une personne au cours des entretiens concernant son arrivée au foyer —parfois ce peut être plus tardivement en lien avec l’abattement psychique et la profonde lassitude d’ attente d’ une convocation à l’ OFPRA exprimée par un résident —- Le RV est inscrit sur un petit papier jaune ; je propose les R V suivants …pour la semaine qui suit , ou quinze jours … actuellement je reçois quelques personnes venant chaque semaine depuis plusieurs mois ; oublis et retards de RV s’ estompent au fil des entretiens ; la rythmicité des rencontres vient étayer la réorganisation psychique de la temporalité interne , également une meilleure adaptation au temps réel permettant de reprendre pied dans l’organisation d’ une journée . Je reçois des hommes et femmes de l’Afrique subsaharienne de langue francophone ; je risque mon anglais avec les Soudanais et Somaliens ; les échanges sont plus compliqués avec les jeunes Afghans , (traduction avec les portables ) et récemment avec une jeune femme venant de Mongolie et un petit garçon de 18 mois ; sur la table , du papier , crayons …le dessin , ‘ écriture , tact et contact dans le gestuel d’ expression , le regard ,la rencontre des visages et surtout la disponibilité silencieuse pour une assise intérieure , une enveloppe protectrice pour l’écoute