« Les hommes sont si nécessairement fous , que ce serait être fou,
par un autre tour de folie, de n’être point fou »
Pascal

Pourquoi la folie du monde ne nous rend-elle pas fou ? Quels sont les mécanismes de défense en jeu et quel en est le prix individuel et collectif ? L’année dernière, juste avant sa mort, Bruno Latour alertait : « Le contraste entre le calme avec lequel nous continuons à vivre tranquillement et ce qui nous arrive est vertigineux ».  On voit ces dessins animés, où le personnage court jusqu’au précipice, puis juste au bord de la falaise, il freine mais trop tard : entraîné par sa vitesse, c’est au-dessus du vide qu’il s’immobilise, et il chute d’un coup.

Entre les terriens qui s’entre-tuent et l’extinction/extermination de la biodiversité, le puzzle de la vie sur terre se défait pièce par pièce. En quoi sommes-nous responsables de ce qui nous arrive ? Si cette question peut inaugurer un travail analytique, est-elle pertinente pour interroger la dévastation de notre monde ? Après Freud qui écrivait en 29, Malaise dans la civilisation, après Lacan qui produisait, en 72, le 5eme Discours, le Discours capitaliste, année du Club de Rome et du rapport Meadows sur les limites de la croissance, nos concepts analytiques nous aident-ils à penser aujourd’hui l’état du monde et de l’humanité, ainsi que les glissements de notre clinique contemporaine ?