Discutants : Pascale Hassoun et Jean-Yves Broudic

Nicole Yvert Coursilly est psychanalyste à Paris ; elle a exercé en psychiatrie, en CMPP, en crèche, en pouponnière de l’ASE et en cabinet.

Elle a publié en 2016 : Accomplir la promesse de l’aube. De l’écoute des bébés à la lecture de Tchouang-tseu. (Ed. Des crépuscules) Dans ce livre, elle veut comprendre la relation qui se noue – le transfert – entre elle analyste et des bébés de quelques mois ou des enfants de deux ans : « Un bébé ne cède pas sur son besoin, son désir de reconnaissance, il vous accroche, il vous assigne à en répondre, de l’humanité, la sienne comme la vôtre, il vous attend là. Sinon il préférera mourir, d’une mort physique ou psychique. »

Dans son nouveau livre, Vous qui savez ce qu’est l’amour. Voi che sapete cosa è amore (Ed des crépuscules, 2020), elle poursuit cette réflexion sur le transfert, en s’appuyant sur quelques moments de travail avec des bébés de quelques mois et avec des adultes chez qui aussi l’infantile s’actualise en séance. Et en croisant certains concepts de la psychanalyse avec la pensée chinoise.

Chez les bébés, le corps est au premier plan, une langue du corps, une « langue graphique », « une pensée sans les mots », ce qui convoque la présence de l’analyste, son acte, sa disponibilité tout comme sa propre transformation. Cela ne vaut-il pas pour toute rencontre analytique ?