LES MERCREDIS DU CERCLE
Les mercredis sont, depuis les débuts du Cercle Freudien, le lieu où s’élaborent en commun les avancées de chacun.
Ils constituent un espace de travail, de rencontre et d’échange propre à former et entretenir les liens fondant une communauté psychanalytique.
Cet espace est ouvert à celles et à ceux qui s’intéressent au travail en cours et qui souhaitent faire connaissance avec notre association.
Participation aux frais : 8 euros
Thème de l’année : Symptôme, vérité, guérison
Si, d’une certaine façon, il poursuit les avancées de nos dernières journées internes, ce thème s’impose aujourd’hui pour plusieurs ordres de raisons.
Les avancées de Lacan ramassées dans la dimension de ce qu’il a appelé « sinthome » n’invalident en rien ce qu’il convient d’appeler depuis toujours en psychanalyse du ou des symptômes. La dimension du symptôme est constitutive du discours psychanalytique, et sa définition déborde de loin celle du discours médical puisque pour nous est symptôme ce qui parle sans savoir ce que ça dit… où se profile la notion d’aliénation : le symptôme n’est pas tant pathologie que vérité en souffrance. Du reste, on peut tomber malade de la vérité.
Il est impossible de disjoindre la psychanalyse des multiples enjeux qu’implique le soin psychique. Camper sur une telle disjonction est devenu au fil du temps un voile trop commode tendu sur l’incompétence et la démission. Dès lors, il y a urgence à réinterroger ce que pourrait être pour nous la notion de guérison, et peut-être à l’arracher à son appropriation, somme toute récente dans l’histoire, par le discours médical.
Stagner sur ces questions et reprendre en boucle des pseudo-certitudes trop idéologiques pour embrayer sur le réel de notre action est dangereux pour l’avenir de la psychanalyse. Pour autant, rompre avec la paresse conceptuelle que recouvre souvent cette opposition tranchée entre psychanalyse et psychothérapie – alors même que rien ne garantit que ce qui est exercé sous le nom de psychanalyse n’est pas justement la plus fade des « psychothérapies » ou de l’ego-psychology – n’est pas une tâche aisée, car il ne s’agit nullement de se satisfaire de la seule efficience. Une pratique n’a pas besoin d’être éclairée pour être opérante ( « de tous temps la médecine a fait mouche avec des mots »), mais la psychanalyse n’est la psychanalyse que si elle éclaire ce qu’elle opère.
Impossible donc de penser le symptôme et la guérison sans se référer à la dimension de la vérité…
Programme des Mercredis du Cercle
- Mercredi 11 janvier 2012 : Claude RABANT
« Mais quelle épaisse nuit tout à coup m’environne ? »
Racine, Andromaque, Acte V, sc. 5
MÉDUSE et pulsion de mort. (au delà de la castration)
Président de séance : Olivier GRIGNON
- Mercredi 25 janvier : Jean-Claude MALEVAL
“Structure Autistique et méthodes d’apprentissage”
Dans l’autisme, selon Asperger, « l’essentiel reste invariable », tandis que, selon Kanner, « la structure de personnalité fondamentale » persiste. Cependant les approches modernes des comportements se trouvent dans l’incapacité de dégager ce qu’il y a de constant dans un spectre de l’autisme dont l’étendue fluctue au gré de définitions arbitraires. Une approche psychanalytique structurale, appuyée sur les témoignages d’autistes de haut niveau, permet en revanche de saisir au-delà de la diversité des tableaux cliniques deux caractéristiques majeures : une rétention de l’objet de la jouissance vocale, génératrice d’un traitement original du langage, et un retour de la jouissance sur un bord, conduisant à donner une place privilégiée aux trois composantes de celui-ci : l’objet autistique, le double et l’îlot de compétence. Une telle appréhension dynamique implique des conséquences quant au traitement. Elle incite à ne pas concevoir le sujet autiste comme un débile manipulateur à éduquer par la contrainte mais comme un sujet au travail pour tempérer son angoisse et disposant parfois d’étonnantes ressources pour y parvenir.
La conférence développe cet argument, lequel constitue un résumé de l’essentiel de ce qui se trouve dans « L’autiste et sa voix » – Ed. Le Seuil 2009
Présidente de séance : Nora MARKMAN
- Mercredi 8 février : Anne DUFOURMANTELLE
La psychanalyse, une expérience du risque?
À propos de son livre : « Éloge du risque » Editions Payot
Comment définir le risque en tant qu’expérience existentielle ? Et en quoi la pratique de l’analyse convoque-t-elle cette « épreuve » du risque ? Cette question en ouvre une autre, non moins importante, à savoir : le mouvement d’affranchissement du sujet du socle des loyautés invisibles auxquels il est tenu sont-ils, dans une cure, transmissibles et en quoi la création y prend-t-elle une part ? Voici quelques unes des questions que voudrait traiter mon exposé.
Président de séance : Olivier GRIGNON
- Mercredi 7 mars : Alain DENIAU
Autour de son livre: « Vacillement de l’altérité .psychoses et société »
Collection Che Vuoi? Psychanalyse et faits de société
Le débat pourra être construit autour des deux questions suivantes, étayées par le fil de l’essai :
– Guérir du transfert ? (Texte à lire, rubrique textes et documents)
– Psychoses individuelles et collectives, quels chemins pour la guérison ?
Présidente de séance : Michèle MAYER-ADRIEN
- Mercredi 21 mars : Patrick LANDMAN
Guérison, dénouement,terminaison
Il semble exister trois manières différentes d’aborder l’issue d’une cure analytique.
La dimension thérapeutique avec la guérison, la dimension logique avec le dénouement et la dimension phénoménologique avec la terminaison.
Freud avec le roc de la castration comme Lacan avec l’identification au symptôme se sont essayés à théoriser les paramètres de fin de cure.
Je me propose de faire jouer brièvement dans le cadre d’un exposé ces deux paramètres dans les trois dimensions pour essayer de trouver d’éventuelles valeurs constituantes susceptibles de créer des conflits avec le désir d’analyste et son éthique.
Présidente de séance : Nora MARKMAN
- Mercredi 11 avril: Richard ABIBON
Un exercice du psychanalyste: parler de soi ?
Lorsqu’on est psychanalyste, est-il possible de parler de soi dans un ouvrage public ? Ou est-ce nécessaire ? Voire interdit, à l’heure où il est question d’interdire la psychanalyse dans certaines pratiques ? N’est-ce pas ainsi que Freud inventa la psychanalyse ? Ne peut-on, de son propre « cas », tirer des enseignements théoriques et un savoir faire pratique avec les analysants ? Ce savoir particulier a-t-il vocation à s’universaliser ? Ne serait-ce pas une des formules possible de la passe ? Qu’est-ce que cette publication pourrait avoir comme effet de suggestion sur les analysants de l’analyste ? N’y a-t-il pas là matière à restaurer une symétrie entre analysant et analyste ? Le roc de la castration est-il indépassable ainsi que Freud l’avait posé, ou Lacan l’a-t-il dépassé avec ses travaux sur la sexuation et notamment, le féminin ?Faut-il distinguer le Désir de l’analyste de l’analyste comme sujet désirant ? En d’autres termes y a-t-il un sujet psychanalyste ? L’acte analytique suppose-t-il le désir ? En se disant analysant à son séminaire, Lacan dit-il vrai ou ne détourne-t-il pas le terme de sa vigueur ?Voilà quelques unes des questions que pose Pierre Boismenu à la suite de la lecture des livres de Richard Abibon, mêlées de quelques questions que se pose Richard Abibon à la suite de la lecture critique de Pierre Boismenu.
Président de séance: Pierre BOISMENU
- Mercredi 9 mai : Éric DIDIER
« Moi, je laisse faire, je regarde les étincelles »
Cinq conférences sur la psychanalyse d’enfants (2011)
Édition Petite Capitale
Discutants: J-M. Pré-Laverrière et D.Weiss
Présidente de séance : Nora MARKMAN
- Mercredi 23 mai: SERGE REZNIK
La vérité et le sexe
La vérité du sujet est mise en jeu dans une psychanalyse. Peut-on la spécifier plus précisément ? Quels liens entretient-elle avec la vérité scientifique, celle du mythe, de la religion, ou de la logique ?
La découverte freudienne a lié la dimension de la vérité au sexe. La psychanalyse définit le sexe d’une façon concrète : par la différence, et par la rencontre. Nous verrons que Freud élabore une pensée de la différence, alors que Lacan met l’accent sur la rencontre.
Présidente de séance: Raymonde COUDERT
- Mercredi 6 juin: MICHÈLE WEISS-VIERLING
A propos d’une cure d’enfant: Fétichisme?
Présidente de séance: Michèle MAYER-ADRIEN
- Mercredi 20 juin: ALAIN DENIAU
« La chose freudienne telle que je l’ai située d’être le dit de la vérité. »
J. Lacan, L’Étourdit, Autres Écrits, p.452
Ce texte m’a toujours mis au défi. Il se présente à moi comme l’obstacle d’une résistance. Il m’impose d’y revenir.J’ai décidé de le relire comme un poème. De me laisser pénétrer par ses phrases obscures, de trouver en moi la résonance qui me porte vers une raison, raison de Tirésias, raison de l’écriture dans sa folie, raison du glissement vers la folie dans la langue. Le texte de Lacan L’Étourdit présente plusieurs niveaux de lecture : texte théorique qui fonctionne en écho à quelques grands textes fondateurs des Écrits, texte expérimental par son invention langagière, texte clinique qui prend sens d’une tentative d’écriture du dire de l’inconscient, texte ultime de doctrine où se condense Le Séminaire des années 1971-1973.
C’est en prenant appui sur ces dimensions intriquées que je tenterai de communiquer l’effet sur moi, lecteur psychanalyste, d’un écrit où la parole de Lacan fait entendre un dit mis en abîme. L’inventivité verbale et syntaxique de L’Étourdit en font un poème mallarméen en prose, avant que Lacan n’élabore la topologie des nœuds.
Cette conférence du Mercredi s’inscrit comme l’aboutissement d’un projet de travail collectif dans le cadre d’un groupe de travail ouvert.
Présidente de séance : Michèle MAYER-ADRIEN
- Mercredi 3 octobre: JEAN-MATHIAS PRÉ-LAVERRIÈRE
» Si la psychanalyse peut guérir la maladie de la mort »
On lira avec fruit, »Dans la communauté inavouable » de M.Blanchot, le commentaire qu’il fait de la « Maladie de la mort » de M.Duras; on pourra également consulter le 1° et le 3° des » Écrits sur la grâce » de B.Pascal
Présidente de séance : Nora MARKMAN
- Mercredi 24 octobre : Simone MOLINA
À propos de son livre : »Archives incandescentes. Écrire entre la psychanalyse, l’Histoire et le politique »
Préface de Benjamin Stora
Collection Che vuoi ? L’Harmattan, 2011
Présidente de séance : Henriette MICHAUD
- Mercredi 28 novembre : Jean-Pierre LEHMANN
» Transfert et contretransfert dans le traitement des psychotiques et des troubles psychosomatiques »
Président de séance : Alain DENIAU
- Mercredi 12 décembre : Claude RABANT
À propos de la parution de son livre La frénésie des pères (Hermann 2012) et de la réédition de Délire et théorie (Préface de René Major), (Hermann)
Discutant : Patrick BELAMICH
Président de séance : Alain DENIAU