Soirée d’ouverture
Mercredi 16 octobre 2019
Présentation du thème de l’année par les membres du Conseil d’administration
DENTITÉ ET PSYCHANALYSE
Identité-Identification-Nomination
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Ces trois termes déterminent, entre eux et chacun pour soi, des écarts entre semblable et commun, universel et singulier, pluriel et unitaire voire unaire.
Ils posent ensemble la même question, du même et de la différence, à différents niveaux.
L’identité, principe logique, navigue entre glissement et resserrement, entre symptôme et assignation sur-identitaire. Elle envahit le social ; politics identity, quête de diagnostics, reconnaissance faciale, identités sexuelles (LBGT+) dans un besoin de se reconnaître au milieu de semblables et dans une recherche de nomination qui se voudrait apaisante.
Une première question serait d’interroger l’articulation de l’identité et de l’image, et plus particulièrement de l’image spéculaire à l’origine de la construction de chacun.
Car s’il y a, avec le soutien du regard et de la reconnaissance de l’Autre, une identification première à l’image spéculaire de soi-même à la fois nécessaire et aliénante, cette identification engage dans des identifications successives témoignant de la construction kaléidoscopique et donc imaginaire de chacun.
Quelle est la place de l’identification dans une cure psychanalytique ? Comment travaille-t-elle dans l’élaboration du désir inconscient ou dans l’image inconsciente du corps ? Quel est son rôle dans le transfert, la fin de la cure ou encore les processus de création et également dans la symbolisation ?
Si une identification appelle une nomination, la nomination serait-elle un moyen d’éviter un glissement sans fin des identifications, un moyen de déboulonner la fascination de l’image ?
La nomination n’est-elle pas la seule chose dont nous soyons sûrs qu’elle fasse trou ? 1
Comment la question de l’identité interroge la psychanalyse et les psychanalystes dans leur identité de psychanalystes, s’il en existe une ?
1 J. Lacan, R.S.I., le 15 avril 1975