LES AVATARS DE LA PATERNITÉ.

Je n’oublierais pas de sitôt l’étonnement qui s’était emparé de moi, un jour à la bibliothèque de l’hôpital Sainte-Anne quand j’apprenais par le truchement d’un article^[1], l’existence d’hommes qui, à l’encontre des idées reçues, ne veulent pas être père.  Pour des raisons de clarté, j’ai bien dit « ceux qui ne veulent pas », mais je dois modifier cette formulation. En fait, il ne s’agit pas d’un refus volontaire, ils peuvent vouloir un enfant, mais entre l’enfant imaginé et l’enfant réel, un écart va révéler que, de manière profondément inconsciente, ils ne le désiraient pas parce qu’ils en ont peur. Cet enfant, pensent-ils, les persécutera, les tuera. Ils en ont certitude absolue, comme nous-même quand nous rêvons et adhérons au rêve. Que leur restent-ils comme issus dans cette situation d’extrême angoisse ?

Il y a plusieurs sortes d’issus ou de fuites. Une des plus répandues est celle dans la maladie. C’est une issue interne alors que d’autres sont des passages à l’acte sur l’enfant en l’emprisonnant, en le tuant ou en se suicidant. 

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