Christophe SCUDERI
Illusion, fantasme et semblant

 

 

 

 

Illusion, fantasme et semblant

 

Comme l’indique le titre de mon intervention, je propose de mettre au travail le triptyque suivant : illusion, fantasme et semblant. A savoir trois termes qui circulent couramment dans le champ analytique au point qu’ils nous sont familiers, mais aussi trois termes qui ne sont pas sans liens avec le thème de cette année sur la « croyance et le désir de l’analyste » puisque, si nous en restons encore à l’analyse de surface qui sied à cette entame, ils peuvent tous relever de quelque chose comme d’un phénomène de croyance. Dans ce cadre, mon objectif premier est d’abord d’essayer de les définir. Or, vous le pressentez sans doute, il me sera impossible dans le temps imparti de faire une analyse fouillée de chacun de ces termes. Aussi, je me contenterai d’en donner une définition assez générale. Une fois ces termes définis a minima, mon but deuxième, et d’ailleurs principal, est de voir ce qu’ils peuvent nous apprendre de l’expérience analytique et de son déroulement. Pour ce faire, la méthode que je vous propose consiste à les faire jouer dans un texte célébrissime de Lacan qui est : « Le séminaire sur « La lettre volée » ». Le choix d’un texte, plutôt qu’un cas clinique, répond, en premier lieu, à la nécessité de débattre à partir d’un support accessible et a priori connu de tous, mais aussi se fonde, en deuxième lieu, sur l’extrême singularité de ce texte à tiroir qui en fait un texte majeur dans le champ analytique et dans l’œuvre de Lacan. Ainsi, je vous propose de l’envisager selon un triple angle : comme un contenu qui énoncerait une théorie de la cure à partir d’une analyse de « la lettre volée » d’Edgar Poe, comme le témoignage d’un analysant qui aurait pour nom Lacan dont les « Ecrits » (dont fait partie « le séminaire sur « la lettre volée » ») seraient à la fois le lieu et la trace de la cure en train de se faire, comme une scène d’écriture à savoir l’espace transférentiel ouvert par le « séminaire sur « la lettre volée » » entre le Lacan-analyste et le lecteur-analysant.

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