Devenir psychanalyste
« Ce n’est pas l’écriture qui est heureuse, c’est le bonheur d’exister
qui est suspendu à l’écriture, ce qui est un peu différent. »1
Après la lecture de mon texte « Renaître au trauma » dans lequel je disais que mes deux premiers psychanalystes, loin de m’avoir aidée, avaient contribué par leur silence à raviver un premier traumatisme, Patrick Chemla m’a demandé pourquoi je ne m’étais pas enfuie, pourquoi j’avais persisté…. Question qu’en vérité je ne m’étais pas posée tant il me paraissait évident que cette répétition traumatique voire même traumatisante devait être imputée non pas à la psychanalyse en tant que telle mais à un certain positionnement de mes psychanalystes dû au contexte de l’époque, pour ne pas dire aux consignes de l’époque.
Quand Patrick Chemla me pose une question je ne la laisse pas tomber. Il me la pose avec une douceur accompagnée d’ un petit rire dans la voix tel que je ne peux pas lui résister….Une question comme ça, l’air de rien…mais Patrick suit son fil, transmettre, et ne laisse pas s’échapper tout ce qu’il attrape en chemin. La transmission de la psychanalyse certes mais pas n’importe laquelle. Une psychanalyse vivante, pas à l’abri de ses murs, s’articulant à la vie institutionnelle. Cette vie institutionnelle qui accueille la folie. Loin de faire de la théorie psychanalytique la réponse à tout, c’est plutôt un dialogue permanent qui s’instaure entre le travail dans son équipe et les référents psychanalytiques. Bien plus c’est non pas au nom de la psychanalyse mais je dirai pour elle, pour la sauver, redonner du sens au travail, qu’il a constitué un réseau de résistance contre la réduction du soin telle qu’on essaie de nous l’imposer à l’heure actuelle.
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