Olivier Grignon, veilleur des témoins.
A propos de l’ouvrage : « Avec le psychanalyste l’homme se réveille ». Point Hors Ligne. Érès. Janvier 2017
Dans sa préface à l’ouvrage, Jean-Pierre Winter nous propose une clef qui éclaire l’ « intranquillité décidée» caractéristique de l’homme Olivier Grignon. Si la théorie n’est pas le référentiel de l’acte analytique, alors le psychanalyste ne peut être que divisé entre sa tâche et son acte, et Jean-Pierre Winter d’ajouter, citant Françoise Dolto, « son acte qui consiste à essayer de rendre compte de ce qu’il fait quand il se commet à apprendre de ses patients ».
De cette strate subjective-là, celle d’où on interprète à partir d’un point zéro du savoir, Olivier Grignon disait qu’elle est irriguée par les savoirs de la psychose. Il disait aussi que là, interprétant, on a cinq ans. La référence faite à Kaspar Hauser de Werner Herzog (p.31) nous parle d’une façon bouleversante de se point de désaide de pensée avec lequel une présence de corps est offerte à l’interprétation « par le dire du patient ». Ce cri d’une présence toute entière vouée au corps grammatical, au geste de se faire mot(u)s charrié dans le fil d’un dire autre, l’auteur le rattache d’une part à ce constat autistique de Kaspar : « mère, je suis de tout si enlevé » et d’autre part au fameux quadrangle de l’aliénation / séparation proposé par Lacan dans le séminaire : « l’acte psychanalytique ». Quadrangle que croque prestement Olivier en disant, plaisamment, que ce sont deux pas-je qui font un je. Or si l’amour se rêve comme faire un sujet avec deux corps, la psychanalyse nous laisse plus dans l’entre deux corps comme matrice d’un seul sujet.
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Olivier Grignon, veilleur des témoins