Mercredi 25 novembre
à 21 Heures 15
10 Passage Montbrun 75014 Paris
et sur ZOOM
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Présentation de l’ouvrage d’Hélène Viennet,
A l’écoute des proches aidant,
du répit à la rêverie
(Ed. Seli Arslan),
Discutante; Nicole Sorand
A l’écoute des proches-aidants, une psychanalyste dans la cité.
Aller-vers : la psychanalyse parfois doit se couvrir, se vêtir pour opérer en déjouant les résistances.
L’annonce de la maladie, le handicap ou l’entrée à pas de loup de la démence vient bouleverser toutes les relations et impose une révolution. Lorsque la maladie s’impose et obscurcit l’horizon, chaque protagoniste aura son expression subjective avec les mots ou le corps pour nommer ou taire la réalité insoutenable. Aller-vers, au creux des maisons où tout est devenu plus ou moins cauchemardesque, pour entendre ou révéler une souffrance « en souffrance » permettra d’y réinsuffler un peu de rêverie, une éclaircie à l’horizon.
Il ne s’agit ni de réparer, ni de résoudre, mais de parer, de contenir, de border, de ressentir.
L’analyste, psychologue clinicienne allant au domicile pour une demande souvent un peu balbutiante, va aider à nommer l’innommable. La main tendue ne suffira pas, elle pourra même être vécue comme agressive. Le geste altruiste est inopérant si la main n’est pas intrinsèquement sensible, délicate et soutenue par un désir qui n’est pas un vouloir pour… mais un rêver avec.
Dans les moments les plus délicats de la vie, les moments où un arrachement au quotidien nous renvoie au désespoir, à la solitude, à la colère, à la destruction, à la peur, à la mort, être reconnu est un grand pas d’ouverture pour celui qui s’efface devant la souffrance de celui qu’il aime.
Dans ce travail tourné vers les aidants, il s’agit d’appréhender non pas le moment traumatique mais ce travail d’arrêt sur image qu’est le trauma. Il y a nécessité de faire résonner les mots autrement, d’ouvrir à l’équivoque, à la surprise et d’approcher cette résistance à la rêverie face au réel si prégnant. Oser donc appréhender le trauma sans pathos ni sidération en faisant résonner les mots autrement.
Par le biais du regard, de l’intérêt et pas uniquement de l’écoute, je réactive leur être au monde et leurs capacités subjectives se restaurent. Leur capacité de rêverie ainsi se relance. Vivre, vivre encore plutôt que survivre ! Voilà l’objet de A l’écoute des proches aidants, du répit à la rêverie…
Hélène Viennet