Lettre d’un inconnu
Lecture proposée lors du colloque de l’Inter-Associatif Européen de Psychanalyse organisé par le Cercle freudien à Lille les 7 et 8 juin 2008
En tant que membre local du Cercle Freudien (association organisatrice) j’étais chargé d’ouvrir le séminaire de l’Inter Associatif Européen de Psychanalyse de Lille en Juin 2008. Au moment où je préparais mon intervention, j’ai reçu d’un de mes amis archiviste la copie d’une lettre découverte dans des circonstances assez imprécises. Bien qu’on n’en connaisse ni l’expéditeur ni le destinataire – ce qui lui ôte, il faut le reconnaître, une partie de sa portée – il m’a semblé que cette lettre était susceptible d’intéresser les participants au séminaire. J’ai donc renoncé à mon intervention d’ouverture et j’ai choisi d’en donner lecture.
Daniel Weiss
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Pardes Palace, ce 12 Février 1980
Cher Monsieur,
Je n’ai pas choisi le meilleur moment pour m’adresser à vous. Vous devez recevoir actuellement un abondant courrier. « Je n’ai pas besoin de beaucoup de monde », écrivez-vous dans votre lettre du mois dernier. Mais du monde pour vous répondre, il y en aura, et plus que vous n’en avez besoin. J’ose espérer pourtant que vous pourrez trouver un moment pour me lire. Après tout, me lire, n’est-ce pas ce que vous avez toujours fait ?
Ce n’est évidemment pas la première fois que je cherche à vous joindre. J’ai souvent souhaité correspondre directement avec vous. Pour quelqu’un qui, comme moi, n’est pas né dans votre langue, dans votre lalangue, comme vous dites, vous n’êtes pas très facile à suivre. Bien souvent, je dois le dire, il me faut faire beaucoup d’efforts pour saisir où vous voulez en venir. Je n’ai pas la chance de vos auditeurs ou de vos lecteurs français qui eux n’ont évidemment aucune peine à vous comprendre. Bref, depuis bien longtemps je cherche à entrer en contact avec vous pour obtenir certains éclaircissements.
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