Mercredi 3 février 2021, 20h30
10 Passage Montbrun 75014 Paris
et sur ZOOM
Jean CHAMBRY
Pédopsychiatre
Président de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et des Disciplines Associés (S.F.P.E.A.D.A.)
Dysphorie de genre, transexualité
Discutant, Gaël Malpertu
L’enfance et l’adolescence sont traversées de questionnements identitaires, parties émergentes d’un processus de construction d’identité en cours et de ses bouleversements pulsionnels associés. Alors que Freud révolutionna la société du début du XXème siècle en mettant en lumière une sexualité infantile, la psychanalyse semble aujourd’hui heurtée par les mutations contemporaines de la sexualité infantile. Que viennent questionner transexualisme et théorie du genre ? Se sentant menacés dans leurs concepts, certains psychanalystes seraient prêts à revenir à des arguments biologiques et naturalistes, à invoquer la folie, pour maintenir une doxa. Pourtant qu’expriment, Che Vuoi, les enfants, les adolescents qui consultent pour faire une transition vers l’autre sexe ? Est-ce simplement une demande à écouter, un fantasme à analyser chez ces sujets qui se retrouvent dans l’appellation « dysphorie de genre » ? Les transitions interrogent les limites. Celle de l’enfant, de son parent, face au réel du corps et aux contingences de la naissance ; celle de la médecine dans son pouvoir de transformer ce corps. Doivent-ils l’un comme l’autre, accepter la limite, peuvent-ils s’en affranchir ? Des consultations de pédopsychiatrie spécialisée et d’endocrinologie pédiatrique ont dû s’ouvrir pour répondre aux nombres de ces enfants et adolescents qui se perçoivent dans une identité sexuelle différente de celle assignée à leur naissance. Et pour recevoir également les parents, pas toujours bienveillants, confrontés à la souffrance de leur enfant, impuissants face à la force de leur conviction. Mais sont-ils poussés dans leur quête par du pulsionnel ou par un désir d’identité ? En définitive, est-ce une question d’identité ou de sexualité ? Comment comprendre ces croisements entre l’individu et le social ? Les conséquences psychiques de la différence des sexes sont-elles toujours relatives à la valeur sociale des corps ? Ne réduisons pas la complexité du sujet en lui l’enfermant dans des cadres théoriques, et profitons de l’intervention du Dr Chambry pour tenter d’en saisir les enjeux subjectifs et sociétaux.
Participer à la réunion Zoom