À 21 Heures 15
10 Passage Montbrun 75014 Paris
(entrée sous le porche)
Participation 10€
René LEW
L’acte analytique et l’enfant
Discutante : Dominique TOURRES-LANDMAN
Argument :
L’acte analytique est unique, sinon unaire (einzig). Il vaut tant pour l’adulte que pour l’enfant. Il n’empêche que la position de sujet chez ces derniers n’est pas exactement identique. En effet, disons que ce qui définit l’adulte est d’être un sujet constitué sous tous les abords qui l’organisent dans le réel, l’imaginaire et le symbolique. Par contre l’enfant ― même s’il est toujours déjà pareillement sujet ― est un sujet en constitution. On aura donc une double démarche chez l’adulte afin de faciliter la reprise[1] par lui-même de ce qu’il est comme sujet : déconstruction de ce qu’il est devenu et, décalée de cette antériorité, reconstruction de ce qu’il tend sans cesse à devenir ― car rien en l’affaire n’est inamovible (sauf peut-être en cas de Fixierung, fixation propre à la psychose due au barrage bleulérien), mais c’est mobilisable car le sujet n’est que le « signifié de la pure relation signifiante »[2]. Chez l’enfant, il s’agit de construire le monde (objets, images, langage), et tant que ce n’est pas fait on se heurte à une persistance de l’amnésie infantile comme refoulement primordial.
[1] Que le sujet s’identifie à son symptôme ― ici normal ― nécessite les deux tours de sa métaphorisation du signifiant, une métaphore opérant au travers de la métonymie de l’objet. C’est ce que j’appelle une « reprise » (y compris au sens d’un travail de couture), qui mœbianise.
[2] J. Lacan, Autres écrits, p. 580.