Avec le psychanalyste, l’homme se réveille
Olivier Grignon
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Ce n’est pas la première fois que je viens à Dijon, et je dois dire que c’est toujours avec le même plaisir, compte tenu de la façon dont à chaque fois vous m’avez accueilli.
Il faut tout de suite que je vous donne un peu les cartes de ce qui vous attend. Comme Monique Tricot l’a rappelé, la question du rêve, je la travaille depuis plusieurs années. C’est donc un vaste chantier dans lequel je me trouve, que j’ai déjà pas mal arpenté et je suis très loin d’avoir pu le problématiser et de pouvoir en présenter des conclusions très élaborées. J’en ai déjà quelques-unes, mais il reste pour moi beaucoup de zones d’ombre. Du coup, je n’ai pas pu préparer ce que je vous propose cet après-midi de la façon dont on fait une conférence, c’est-à-dire avec un corps de texte, des conclusions, quelque chose qui est bien clos et dont on pense que ça va tenir dans un temps supportable par les auditeurs. J’ai plutôt choisi de ne pas choisir. Autrement dit, le point auquel je voudrais aboutir, qui est le papillon de Tchoang Tseu, je ne suis pas du tout certain de pouvoir y arriver, et encore moins certain que votre gentillesse et votre patience vont pouvoir supporter que nous allions jusque-là.
Ce que je vous propose, c’est de me lancer dans cette affaire et quand vous en aurez assez (parce que je ne vous cache pas que je vais vous lire Lacan et c’est très très ingrat ; déjà, ce n’est pas facile de le lire soi-même, mais quand c’est lu par quelqu’un d’autre, ce n’est pas facile ; il y a un moment où on n’en peut plus), tout simplement vous m’arrêterez et puis on bavardera. Donc quand c’est trop, vous me le dites. Du coup, moi, je suis très tranquille et je peux y aller dans mes affaires
Ce texte figure dans son intégralité dans l’ouvrage d’Olivier Grignon
à paraître en 2017 Avec le psychanalyste, l’homme se réveille