Peut-on réduire l’analyse à son ultime ?
Olivier GRIGNON
Samedi 31 mai 2008
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11e Rencontres de la CRIÉE
« Expériences de la folie »
Il est tard, il aurait mieux valu que ce que je vous propose soit un peu léger, mais je crains que ça ne soit pas possible. Ce n’est pas possible parce que j’ai pris très au sérieux l’argument très travaillé, très subtil aussi, de ces journées ; et j’ai pris encore plus au sérieux l’intitulé de ce colloque : « Expériences de la folie ».
Je vous en fais un bout de lecture. Deuxième paragraphe : « Enjeu d’une analyse infinie qui se relance à chaque rencontre transférentielle pour peu que le psychanalyste, le thérapeute s’y prête. » Admirable. Quelle délicatesse. Ces choses sont dites tout à fait gentiment, et pourtant c’est une bombe. « Pour peu que le psychanalyste, le thérapeute ». Évidemment, il manque un mot ; je traduis : « Pour peu que le psychanalyste, c’est-à-dire le thérapeute ». Je suis assez d’accord avec ça parce que si les psychanalystes ne sont pas des psychothérapeutes, je me demande bien ce qu’ils sont. Si les psychanalystes ne sont pas des psychothérapeutes, je me doute un peu de ce qu’ils seraient : ce que Freud appelait des « pasteurs d’âme ». Donc je suis tout à fait d’accord avec ce qui est si finement indiqué là dans cette phrase qui se termine ainsi :« Autrement dit qu’il soit prêt à se découvrir en traversant les résistances nombreuses qui obturent ce mouvement. ». Et plus loin dans l’argument, et là je passe directement à ce qui va être l’objet de mon propos, nous pouvons lire ceci « : il s’agirait plutôt de relancer sans cesse une traversée de ce qui, au plus intime de chacun, fait obstacle ou empêchement à la rencontre. »
Ce texte figure dans son intégralité dans l’ouvrage d’Olivier Grignon
à paraître en 2017 Avec le psychanalyste, l’homme se réveille