Philippe Beucké
A challenge

 

 

 

A CHALLENGE*

Ce terme s’est imposé à moi, comme souvent lorsque je dois parler, sans bien trop savoir de quel défi précisément il s’agissait, même si sans doute je pressentais qu’il en existe un à proposer comme thème de travail : « Acte. Politique. Éthique1. » À la fin de ma causerie, je vous raconterai une petite histoire, bien édifiante pour nous analystes, qui dit une des origines à ce titre. Pour l’heure, mon pari sera de livrer ce soir quelques réflexions, qui je l’espère au-delà de leur caractère d’évidence – encore faut-il ces évidences les évider de leur trop de bon sens – auront vertu d’ouvrir pour nous des pistes de travail dans ces mois à venir.

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William Kentridge, acteur et metteur en scène sud-africain, à propos d’une mise en scène de La flûte enchantée, pouvait dire : « La pensée peut bien suivre un chemin particulier, n’en demeurent pas moins tous les autres chemins délaissés, tous les autres chemins auxquels on réfléchit ou ne songe pas encore, dans lesquels la langue peut se lancer à différentes étapes du parcours. »

D’emblée je vous livre cette réflexion car elle me paraît définir en termes quasi freudiens le défi que nous tentons de relever dans chaque cure. Terme de défi qui ne devrait pas trop nous étonner. Ne sont-ce point ces chemins délaissés, ces pensées nouvelles qui jailliront à chaque nouvelle bifurcation qui nous surprennent lorsque nous écoutons un analysant ? La cure ne se- rait-elle pas un chemin dont les deux protagonistes ignoreraient la longueur et la vitesse à laquelle il sera emprunté, pour une destination en grande partie inconnue ? Seule réponse déterminée dans son imprécision à la question d’un « Combien de temps ça va durer ? » 

 

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*défi, provocation

 

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